L'Aristocrate [PV Yumio]

"Imbécile ! - de son empire
Si nos efforts te délivraient,
Tes baisers ressusciteraient
Le cadavre de ton vampire !"

Baudelaire. Un très grand homme de lettres. Faust n'eut pas la chance de le connaître, mais il aurait beaucoup aimé. Après tout, quoi de plus passionnant qu'une discussion entre deux hommes cultivés ? Oui, parce que Faust se considérait comme cultivé. Etait-ce à cause de ses nombreuses heures lecture ou à cause de sa prétention presque innée ? Nul ne le sait, mais il est indéniable que Faust était cultivé. Aucun doute là-dessus. Malgré Les Fleurs du Mal que Faust lisait avidement, le trajet en train pour venir jusqu'ici fut assez éprouvant, ce foutu train bougeait dans tout les sens et l'odeur de fumée était quelque peu incommodante. Et la vieille humaine en face de lui l'était tout autant, si ce n'est plus. Elle dormait, ce qui évita certes à Faust de devoir discuter avec elle, mais elle ronflait. Et Faust se demanda quelle situation aurait été la pire, l'entendre ronfler comme maintenant ou devoir parler avec elle ? Nul ne le saura jamais, car Faust changea de wagon au bout de quelques minutes, marmonnant des insultes à l'encontre de l'humaine. Il aurait pu la tuer et jeter le corps par la fenêtre du wagon, personne ne l'aurait remarqué, mais rien que l'idée de toucher cet immonde corps donnait à Faust une incroyable envie de vomir, alors il décida de s'abstenir.
Arrivé devant l'institut, il resta un moment à regarder l'extérieur du bâtiment. Il semblait contemplatif, mais sa pensée était toute autre...

- "Mon dieu, que c'est moche..."

Il entra finalement, lassé de regarder ce bâtiment à l'architecture déplaisante pour lui. Dans le hall, c'était un peu mieux, mais pas tant que ça. Il regrettait déjà sa demeure en Allemagne, mais il ne pouvait plus supporter son père. Et comme il menaçait de lui couper les vivres, il fit d'une pierre deux coups. En plus de s'éloigner de son père, il gardait sa fortune plus que conséquente.

.. Il était tard quand Faust arriva dans l'établissement, peut-être vingt trois heures ou peut-être plus. Dehors, il ne faisait pas très chaud, il y avait assez de vent à l'extèrieur et le ciel était recouvert d'une masse de nuages, laissant une fine brume s'installer à travers les bois entourant l'institut. A cette heure-ci, aussi tardive soit-elle pour de simples humains, tout le monde était déjà couché, ou presque. Une jeune femme du nom de Yumio se pavanait dans les couloirs de l'école. Vêtue d'une sorte de t-shirt moulant à manche longue alors que la fin des manches étaient assez amples, moins qu'un kimono entourées de dentelles alors que sur son ventre et en bas de poitrine c'était plus un corset serré. Son bas étaient une jupe longue allant en ensemble avec le haut, tout deux d'une couleur sombre que le jais. Ses cheveux étaient rattachés grâce à une pince pourpre derrière son crâne, laissant ses longs cheveux d'un pourpre sanguin s'ecoulaient dans son dos à peine recouvert de tissu. Son regard se promenait sur les quelques silhouettes qu'elle pouvait aperçevoir à l'extèrieur. Pourquoi ne portait-elle pas l'uniforme stricte de l'ecole ? Pour une bonne raison, elle n'avait pas encore cours. Puis, la plupart des professeurs n'étaient pas encore arrivés, alors pourquoi se priver de sa propre garde-robe ? Bref. Yû continuait sa demarche que l'on ne pouvait distinguer malgré le silence incomparable de l'institut. La seule chose qu'on pouvait perçevoir était le son du vent passant entre les feuilles des arbres au dehors. Comme par un hasard aussi crédible soit-il, elle se retrouva en face des marches où le hall se situait. Ses yeux parme se posèrent sur un jeune homme à l'allure richissime alors qu'elle même n'en était pas moins fortunée. Sur son côté droit, elle portait un emblème assez reputée que quiconque pourrait reconnaître si il était un vampire ou un vieil humain. En effet, celui-ci appartenait à sa famille, se transmettant de generation en generation, enfin, je pense que vous conaissez le principe de ses objets ? Pour tout dire, ce n'était qu'une broche aux contours doré et à l'intèrieure noir, portant une fleur appellée rose d'une couleur sanguine ..
.. La jeune femme descendit alors les marches, laissant un atmosphère glacial derrière elle alors qu'un parfum de rose mais aussi de sang se rependait lentement dans la pièce, odeur fine et délicate mais qui vous fait tourner la tête. Après quelques pas non calculé mais majestueux, elle se posa en bas de l'escalier, fixant un petit instant le jeune homme alors qu'une lumière blafarde les éclairait, laissant son visage pâle à decouvert, elle ouvrit lentement ses lèvres pour laisser sa voix, aussi mélodieuse, mièleuse mais aussi froide et sèche que celle de quelqu'un qui n'a pas de sentiments parvenir à l'ouïe de Faust. Le visage de Yû restait impassible mais pourtant, ses traits demeuraient doux dans l'ensemble et apaisaient son visage glacé dans une inexpression sans égale ..

"-.. Bonsoir. Je présume que vous êtes nouveau ? Je me présente, je m'appelle Yumio, Yumio Darkness .."

Emmitouflé dans son manteau de cuir avec intérieur en fausse fourrure, une espèce de bomber chic si on veut, Faust s'était assis sur sa valise, attendant que l'un de ces péquenauds (Selon ses propres pensées) vienne prendre cette même valise. Mais aucun ne semblait prêt à bouger pour l'aider, ou plutôt jouer son larbin. Il pensa qu'il aurait peut-être dû s'habiller plus convenablement, pour montrer son statut. Habillé comme il l'était, il ressemblait à un militaire. Mais même un militaire mérite un peu de respect ! Alors que ces vampires de bas étage et ces humains pitoyables se bougent un peu pour venir prendre sa valise ! En attendant que quelqu'un daigne arriver, il continuait de lire Les Fleurs du Mal en réajustant ses manches de temps à autres, qui avaient tendance à retomber.
Lorsque Yû lui adressa la parole, il écouta sans la regarder. A vrai dire, il se fichait bien de ce qu'elle pouvait dire du moment qu'elle portait sa valise. Il n'avait même pas fait attention si c'était une fille ou un garçon qui était là. Elle se trouvait juste à côté de lui, et il se leva en soupirant et lui tendit la valise.

- "C'est pas trop tôt. Prenez ça."

Faust dévisagea finalement la jeune fille devant lui. Assez bien faite de sa personne et aux vêtements attirants mais pas aguicheurs, le jeune homme haussa un sourcil en la voyant. Mais il ne vit pas en elle une femme à proprement parler, pour l'instant il voyait juste quelqu'un apte à tenir sa valise à sa place. Faust affichait toujours son regard neutre que beaucoup considèrent comme méprisant, et beaucoup ont raison. Mais cette fois, non. Il ne méprisait pas Yumio, pas encore en tout cas. Il s'en fichait, c'est tout. En gros, c'était "Porte ma valise et tais-toi".

- "Je suis Faust Gottfrei. Où est ma chambre ?"

.. Yumio resta assez stoïque après l'ordre et la question de l'homme, mais un grand sourire ilumina le visage de notre jeune Yû. D'ailleurs, celui-ci était plus un rictus qu'un sourire, froid, méprisant. Elle jetta de furtif coup d'oeil à la valise et au jeune homme avant de se retourner et commençer à partir, laissant alors le vampire, bras tendu avec sa valise. Elle comptait certainement pas le servir, en plus d'être un vampire à proprement parlé, plus bas niveau qu'elle, issue du Lvl A, elle n'avait aucun soucis dans ces cas là, mais bon. Yumio le devisagea une dernière fois avant de monter à nouveau les marches, laissant le sourire précédent s'estomper lentement dans les ténèbres alors que celles-ci semblaient s'accrocher à la jeune vampire. Une fois arrivée en haut des marches, elle s'arrêta, la cape disposée sur ses épaules cessant enfin de bouger alors qu'elle placa ses cinq doigts contre les autres en souriant grandement. Finalement, d'entre ses dents elle murmura sur un ton hautain, lui faisant bien comprendre qu'il ne valait même pas un humain à sa juste valeur à ses propres yeux ..

"-.. Pour vôtre valise et bien ... Vous êtes un grand garçon, non ? Personne ne vous la portera et certainement pas moi. Pour vôtre chambre, bonne chance pour la trouver !.."

.. Sur ce, Yû tourna vite les talons vers la droite, s'enfonçant dans l'obscurité alors qu'elle ne laissa le loisir au jeune homme de la voir disparaître dans le coin sombre. Effectivement, elle se dirigeait vers les chambres mais son parfum était rependu qu'a peu d'endroit, même ses traces n'étaient pas visibles ..

Suite à la Chambre de Faust Gottfrei et Yumio Darkness

» .†.. Yumio ..†.
» Une cohabitation promettant d'être... Difficile... [PV Yumio]